dimanche 4 avril 2010

Black Billie, Claude Beausoleil

Billie Holiday
~~~
Cette suite poétique est un vibrant hommage rendu à la chanteuse de jazz Billie Holiday (1915-1959), surnommée « Lady Day », considérée parmi les plus grandes figures du jazz et du blues. Billie Holiday a notamment chanté accompagnée de Les ter Young, son complice jusqu’à la fin. Elle a rédigé son autobiographie Lady Sings the Blues (réédition en 2009, éditions Parenthèses) dans laquelle elle se décrit d’une manière particulièrement réaliste face aux problèmes de la ségrégation raciale et des stupéfiants auxquels elle s’adonnait. Plusieurs biographies de Billie Holiday sont disponibles en langue française, dues à Sylvia Fol (Gallimard), Luc Delannoy (Librio), Marc-Édouard Nabe (Denoël), Noël Balen (Mille et Une Nuits) et Véronique Chalmet (Payot).
Black Billie est une biographie versifiée de Billie Holiday (1915- 1959), une plongée lyrique dans les émotions de cette chanteuse surnommée Lady Day. Cette « lumière noire » fragile a dévoilé avec intensité ses combats, ses désillusions et son acharnement à chanter ses désirs et ses déchirures.
Billie, l’amoureuse déçue, est la voix du blues qui chante la nuit et l’infinie douleur de la solitude contemporaine. Billie Holiday incarne l’âme d’une Amérique de souffrance et d’espoir.

Claude Beausoleil est né à Montréal, au Québec, en 1948. Membre de l'Académie, il a publié une quarantaine de livres de poésie dont L'espace est devant nous, La Parole jusqu'en ses envoûtements, Les Passions extéieures, Lecture des éblouissements et Regarde, tu vois. Il est également romancier Fort Sauvage et L'Architecte des sentiments et essayiste Oscar Wilde, pour l'amour du beau.
~~~~
Désenchantée

Dans la beauté d'un blues aux couleurs finissantes
La mort d'un amour
Sans secours
S'abandonne au pardon
La ville sans repos recommence
A insuffler des fables sous les excès
Infinie passion
Infinie délivrance
Les ombres des néons jazzent
Lambeaux d'une histoire révulsée
Dans ce théâtre prohibé Billie chante
You Know You Let Me Down
Rien ne sert à rien plus rien
L'alcool illégal les jeux la drogue
Rien
Au coeur de la ville Billie
Dans cette ville interdite la mélancolie chuinte
Entre les tables échouée vaguement cokée
Infinis ses tourments
Infinie la langueur
Infini ce vide entre les miroirs
Plus rien ne sert à rien
La ville aux mirages insolites
Avec l'indifférence des capitales désertes
Le soleil loin si loin de ces chansons tristes
Le malheur t'attendait depuis toujours Billie
Et pour toujours tu le sais perdue désenchantée

Claude Beausoleil, Black Billie (page 137)
Editions: Le Castor Astral

Billie Holiday, I'm A Fool To Want You

2 commentaires:

  1. Et ce fut encore quelques minutes de bonheur d'écouter cette voix merveilleuse...
    Merci
    Bises
    Danielle

    RépondreSupprimer
  2. oh! billy holiday! the best indeed,
    "no regrets..." on oeut l'entendre chanter. quelle femme! quelle vie si triste si pleine de souffrance! et une voix qui nous parle. merci kenzita.

    RépondreSupprimer

«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard