dimanche 31 octobre 2010

Sorcière!

Boutet de Monvel Louis Maurice (1851-1913), La leçon avant le sabbat
(C) RMN / René-Gabriel Ojéda. Nemours, château-musée
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« Sorcière.
1/ Horrible et repoussante vieille femme, en perverse activité avec le diable.
2/ Belle et attirante jeune personne, dont les perverses activités dépassent le diable. »

Ambrose Bierce
Extrait de Le dictionnaire du Diable

jeudi 28 octobre 2010

Songs of the Night

Alphonse Osbert (1857-1939), Evening at Antiquity
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The Muse at sunrise
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Au coucher du soleil
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Incesto de almas
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Calme de l'eau
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Lyricism of the Forest
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Songs of the Night
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The Mystery of the Night
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Cette nuit...

Cette nuit (noble accord des êtres et des choses)
En un palais, le plus tranquille des tombeaux,
Trois nymphes, l'or, la neige échangeantes aux roses,
Dansaient, flammes de marbre, aux feux des vieux flambeaux.

Maurice Du Plessys

mardi 26 octobre 2010

Le repos, Anna de Noailles

Anonyme 19e siècle, Phrosine et Mélidor.
(C) RMN / Stéphane Maréchalle. Dijon, musée Magnin
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Le plaisir mystique et païen,
L'amour, la beauté, le désir
Ont fait plus de mal que de bien
A mon âme qui s'en revient
Lasse d'aimer et de souffrir.

Allez, mon âme inassouvie,
Dormir dans l'ombre le grand somme,
Ayant rêvé, par triste envie,
La joie au delà de la vie,
Et l'amour au-dessus des hommes...

Anna de Noailles

Mohammed Aïssaoui, Prix du roman historique pour "L’affaire de l’esclave Furcy"

Avec L'affaire de l'esclave de Furcy
Mohammed Aïssaoui
a reçu vendredi 15 octobre 2010 à Blois le
 
Mohammed Aïssaoui est né en 1964, en Algérie. Titulaire d’une maîtrise de sciences politiques et d’une maîtrise d’administration économique et sociale à l’université de Nanterre (1987), il est journaliste et travaille au Figaro depuis 2001, au service littéraire. Il est l’auteur d’une anthologie, Le Goût d’Alger (Mercure de France). Pour L’Affaire de l’esclave Furcy (Gallimard, mars 2010), il a enquêté durant quatre années afin de retrouver la trace et les documents évoquant ce procès qui a duré 27 ans.

Mot de l’éditeur
« Le 16 mars 2005, les archives concernant " L’affaire de l’esclave Furcy " étaient mises aux enchères, à l’hôtel Drouot. Elles relataient le plus long procès jamais intenté par un esclave à son maître, trente ans avant l’abolition de 1848. Cette centaine de documents - des lettres manuscrites, des comptes rendus d’audience, des plaidoiries - illustrait une période cruciale de l’Histoire. Les archives révélaient un récit extraordinaire : celui de Furcy, un esclave âgé de trente et un ans, qui, un jour d’octobre 1817, dans l’île de la Réunion que l’on appelle alors île Bourbon, décida de se rendre au tribunal d’instance de Saint-Denis pour exiger sa liberté.
Après de multiples rebondissements, ce procès, qui a duré vingt-sept ans, a trouvé son dénouement le samedi 23 décembre 1843, à Paris.
Malgré un dossier volumineux, et des années de procédures, on ne sait presque rien de Furcy, il n’a laissé aucune trace, ou si peu. J’ai éprouvé le désir - le désir fort, impérieux - de le retrouver et de le comprendre. De l’imaginer aussi. » Mohammed Aïssaoui
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lundi 25 octobre 2010

Irène Némirovsky, «Il me semble parfois que je suis étrangère»

Irène Némirovsky
« Il me semble parfois que je suis étrangère »
du 13 octobre 2010 au 8 mars 2011
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Née en Ukraine à Kiev en 1903, Irène Némirovsky est élevée dans l’amour de la culture française. Chassée de Russie avec sa famille par la révolution bolchevique, elle séjourne un an en Finlande puis gagne Paris. À dix-huit ans, elle publie ses premiers contes, puis elle se marie et, en novembre 1929, devient mère. Un mois plus tard paraît David Golder, un roman controversé traduit dans le monde entier et porté à l’écran, qui fait sa renommée. Une dizaine de romans et de nombreuses nouvelles suivront, dictés par l’héritage familial, le souvenir d’être russe, l’étrangeté d’être juive, la volonté d’être française, puis la nécessité de faire vivre son foyer à l’heure des premières lois antijuives. Convertie au catholicisme en 1939, réfugiée en 1940 avec sa famille dans un village de Bourgogne sans avoir pu acquérir la nationalité française, elle est arrêtée en 1942 par la police, puis déportée à Auschwitz où elle est assassinée, sans avoir pu achever Suite française, un roman en cinq parties dont deux seules seront publiées en 2004.

Cette exposition lui rend hommage, portrait d’une femme et d’un écrivain au-delà du succès posthume de son dernier roman Suite française. Reprenant une partie de la présentation réalisée par le Museum of Jewish Heritage de New York avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) qui conserve la plupart de ses archives, l’exposition présente l’oeuvre d’Irène Némirovsky dans toute sa complexité et révèle son travail acharné jusqu’aux derniers jours de sa vie, à travers un grand nombre d’archives originales jamais présentées au public : l’enregistrement de la voix d’Irène Némirovsky, ses premiers poèmes russes et premiers textes en français, son journal d’écrivain sous l’Occupation, les manuscrits de David Golder et de Suite française… Une oeuvre et un destin qui témoignent comme peu d'autres, non sans contradictions, du désarroi croissant des Juifs et des étrangers dans la France des années 30.

Cette exposition a été réalisée par le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec l’IMEC et le Museum of Jewish Heritage.
Commissariat scientifique : Olivier Philipponnat, écrivain.

dimanche 24 octobre 2010

Sensualité et volupté, Le corps féminin dans la peinture flamande, musée départemental de Flandre

Le corps féminin dans la peinture flamande du XVIe et XVIIe siècles
du 23 octobre au 23 janvier 2011
Hôtel de la Noble-Cour

Rubens,Van Dyck, Jordaens, Van Balen, Floris, Janssens, tous ces grands maîtres de la peinture flamande ont su avec talent donner vie, matière et sensualité au corps féminin. Pour la première fois, des œuvres inédites seront dévoilées au grand public au musée départemental de Flandre de Cassel.
 
Le discours s’organise autour de trois espaces thématiques : Exaltation de la chair, Tentations et Plaisir charnel.

La partie Exaltation de la chair montre la diversité des représentations du corps féminin. Entre cette mystérieuse Tête de femme de Frans Floris du musée de Berlin et cette Lascivité d’Abraham Janssens du musée de Bruxelles, les canons esthétiques divergent et la sensualité s’exprime différemment.

L’espace consacré aux Tentations révèle combien la représentation du nu féminin dans la peinture flamande est le prétexte pour pointer le désir masculin devant le corps de la femme dont la nudité offre une beauté épanouie, sujet de toutes les tentations. C’est notamment le cas de La Tentation de saint Antoine de Jan Wellens de Cock du musée Thyssen de Madrid ou d’Antiope et Jupiter d’Antoine van Dyck du musée de Gand.

Avec des tableaux de Hendrick van Balen ou Hendrick de Clerck, la dernière partie, Plaisir charnel, suggère l’envoûtement généré par les plaisirs amoureux dans des scènes de banquet et des scènes mythologiques. Les scènes de bain, peu courantes dans la peinture flamande, autorisent une plus grande liberté des mœurs tandis que les sujets plus intimistes sont une manière insidieuse d’insister sur la dimension érotique incarnée par cette femme, maître de ses désirs.

Pour cette exposition inaugurale, de grands musées européens et internationaux mais aussi des collectionneurs privés ont consenti à des prêts exceptionnels contribuant à la qualité de cette exposition. Des œuvres inédites sont pour la première fois exposées.
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vendredi 22 octobre 2010

Hors du cadre

Louis Béroud (1852-1930), The Joys Of The Flooding
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« N'importe quel objet peut être un objet d'art pour peu
qu'on l'entoure d'un cadre. »
Boris Vian
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Pere Borrell del Caso (1835–1910), Escapando de la crítica

Yolanda Be Cool vs DCUP, We No Speak Americano


Yolanda Be Cool vs DCUP,  We No Speak Americano

jeudi 21 octobre 2010

Propos sur le bonheur

Vigée-Le Brun Elisabeth Louise(1755-1842), La Paix ramenant l'Abondance
(C) RMN / Daniel Arnaudet. Paris, musée du Louvre
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« Le bonheur n'est pas le fruit de la paix, le bonheur c'est la paix même. »
Alain, Extrait des Propos sur le bonheur

mercredi 20 octobre 2010

Émotions

Delaunay Jules Elie (1828-1891), Portrait de mademoiselle Stéphanie Brousset,
(C) RMN / Gérard Blot. Nantes, musée des Beaux-Arts
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« Les femmes sont comme le suspense.
Plus elles éveillent l'imagination, plus elles suscitent d'émotions. »
Alfred Hitchcock

mardi 19 octobre 2010

Sotheby's 19th Century European Art, Les Orientalistes

LÉON FRANÇOIS COMERRE, FRENCH 1850 - 1916. AN EASTERN BEAUTY (Lot 12)
*
Pour ne citer que quelques oeuvres orientalites...
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ÉMILE VERNET-LECOMTE, FRENCH 1821-1900
AIMÉE, A YOUNG EGYPTIAN (Lot 5)
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RUDOLF ERNST AUSTRIAN, 1854-1932
THE PERFUME (Lot 13)
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JEAN-LÉON GÉRÔME FRENCH, 1824 - 1904
AFTER THE BATH (Lot 11)
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GUILLAUME-CHARLES BRUN FRENCH, 1825-1908
THE PERFORMANCE (Lot 15)
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ATTRIBUTED TO ALEXANDER MANN BRITISH, 1853 - 1908
AT REST (Lot 9)
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JEAN DISCART FRENCH, B. 1856
 A MERCHANT (Lot 8)
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LUDWIG DEUTSCH AUSTRIAN, 1855-1935
THE INSPECTION (Lot 7)
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GIULIO ROSATI ITALIAN, 1858 - 1917
THE CARPET SELLER (Lot 14)
*
EUGÈNE-ALEXIS GIRARDET FRENCH, 1853 - 1907  MENDING (Lot 10)
*
JEAN-LÉON GÉRÔME FRENCH, 1824 - 1904 PRIÈRE DANS LA MOSQUÉE
PRAYER IN THE MOSQUE (Lot 16)
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Très belle vente le 4 novembre 2010 à 14h
Sotheby's New-York
Sotheby's 19th Century European Art sale
Catalogue

Présentation
Sotheby's November auction of 19th Century European Art is a select offering of outstanding works by some of the most important and popular artists in the collecting category. Sir Lawrence Alma-Tadema's The Finding of Moses is a visual tour de force, a vibrant and theatrical interpretation of a well-known biblical story. Ludwig Deutsch's The Inspection showcases the artist's tremendous technical skill and fascination with Eastern visual culture, while Jean-Léon Gérôme's After the Bath features an iconic nude in an intimate and evocative setting. Jozef Brandt's powerful Zaporozcy, painted in 1893 at the height of the artist's career, is a dynamic scene of a horse sale taking place in a seventeenth century Cossack military camp. William Bouguereau's monumental Frère et Soeur is a classic example of the artist's work, featuring a young peasant girl and her sibling, a popular theme within the artist's oeuvre. Two works by Jean Béraud each demonstrate a particular approach to rendering Parisian life; Place de l'Europe is strikingly modern in its perspective and palette, and Avenue Parisienne is a colorful glimpse of the bustling boulevards. Jean-François Millet's recently discovered Le grand frère reveals the artist's incredible skill in the pastel medium, while Jules Dupré's rare and ambitious Environ de Southampton is a benchmark example of French landscape painting. Giovanni Boldini's distinctive and bravado approach to portraiture is aptly conveyed in both his Portrait of Giovinetta Errazuriz and his Portrait of the Artist Lawrence Alexander ("Peter") Harrison. Sir Alfred Munnings' charming Portrait of Miss Patricia Grace on a Pony displays the artist's signature style in rendering his patrons and their beloved animals.

Omar Khayyâm, Quatrain CXXXI

Cesare Augusto Detti (1847-1914), A musical Interlude
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Cette buée autour de cette rose, est-ce une volute de son parfum
Ou le fragile rempart que la brume lui a laissé ?
Ta chevelure sur ton visage, est-ce encore de la nuit que ton regard va dissiper ?
Réveille-toi, bien-aimée ! Le soleil dore nos coupes. Buvons !

Omar Khayyâm, Quatrains CXXXI

lundi 18 octobre 2010

William Bouguereau, Studies

William Bouguereau (1825-1905), Study of a Blonde Woman's Profile
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William Bouguereau (1825-1905), Study of Blonde Woman's Face
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William Bouguereau (1825-1905), Sketch of a Young Woman
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William Bouguereau (1825-1905),  Head of a Young Girl
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William Bouguereau (1825-1905),  Study for Offering to Love
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Musée du Louvre, L’Antiquité rêvée - Innovations et résistances au XVIIIe siècle

Jacques-Louis (1748-1825), Psyché abandonnée (Détail)
© Collection particulière

L’Antiquité rêvée - Innovations et résistances au XVIIIe siècle
du 02 décembre 2010 au 14 février 2011
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Alors que l’art du XVIIIe siècle est souvent perçu comme une marche progressive du petit goût rocaille vers un grand goût classique, cette exposition met en lumière les différentes expériences qui en ont renouvelé les formes et les thèmes artistiques.

Cent cinquante œuvres – peintures, sculptures, dessins, gravures, arts décoratifs – réunies au sein de l’exposition illustrent les processus d’innovation, d’émulation, voire de résistance à l’antique dans l’Europe du XVIIIe siècle.

Dès les années 1720-1730, les vestiges archéologiques nouvellement exhumés provoquent des débats dans les académies et les cercles intellectuels européens. Tous les domaines artistiques sont gagnés par ce rêve d’une régénération par l’antique. En témoignent les tableaux de Mengs, de Batoni et de Greuze, les sculptures de Bouchardon, de Falconet et de Pajou, les gravures de Piranèse, les projets d’architecture de Robert Adam et de Soufflot, ou encore les meubles dessinés par Petitot ou Chambers.

À partir des années 1750-1760, des courants contraires tempèrent cet engouement. Sous l’influence des œuvres du Bernin et de Pierre de Cortone, de Tiepolo et de Solimena se dessine une tendance « néobaroque ». Gandolfi, Fragonard, mais aussi Goya ou l’architecte de Wailly l’illustrent à travers l’Europe. Les modèles du XVIe siècle, comme Michel-Ange, Corrège, Jules Romain ou Jean Goujon, alimentent une orientation « néomaniériste ».

Plus tard, des artistes comme Füssli, Sergel ou Desprez nourrissent le courant dit « gothique » ou « sublime ».

Enfin, le dernier quart du siècle voit s’affirmer un langage plus universel qui se radicalise sous l’égide de valeurs héroïques. De sculptures en projets d’architectures, de toiles monumentales en grands marbres, la société européenne, à la veille de l’embrasement révolutionnaire, manifeste ainsi ses aspirations nouvelles.

samedi 16 octobre 2010

vendredi 15 octobre 2010

Leïla, Théodore de Banville

Charles Auguste Emile Durand (1838-1917), La Fille de l'Emir
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Il semble qu'aux sultans Dieu même
Pour femmes donne ses houris.
Mais, pour moi, la vierge qui m'aime,
La vierge dont je suis épris,

Les sultanes troublent le monde
Pour accomplir un de leurs voeux.
La vierge qui m'aime est plus blonde
Que les sables sous les flots bleus.

Le duvet où leur front sommeille
Au poids de l'or s'amoncela.
Rose, une rose est moins vermeille
Que la bouche de Leïla.

Elles ont la ceinture étroite,
Les perles d'or et le turban.
Sa taille flexible est plus droite
Que les cèdres du mont Liban !

Le hamac envolé se penche
Et les berce en son doux essor.
L'étoile au front des cieux est blanche,
Mais sa joue est plus blanche encor.

Elles ont la fête nocturne
Aux lueurs des flambeaux tremblants.
Ses bras comme des anses d'urne
S'arrondissent polis et blancs.

Elles ont de beaux bains de marbre
Où sourit le ciel étoilé.
Comme elle dormait sous un arbre,
J'ai vu son beau sein dévoilé.

Chaque esclave au tyran veut plaire
Comme chaque fleur au soleil.
Elle n'a pas eu de colère
Quand j'ai troublé son cher sommeil,

Dans leurs palais d'or, prisons closes,
Leurs chants endorment leurs ennuis.
Elle m'a dit tout bas des choses
Que je rêve tout haut les nuits !

Sa Hautesse les a d'un signe.
Il est le seul et le premier.
Ses bras étaient comme la vigne
Qui s'enlace aux bras du palmier !

Quand un seul maître a cent maîtresses,
Un jour n'a pas de lendemain.
Elle m'inondait de ses tresses
Pleines d'un parfum de jasmin !

Ce sont cent autels pour un prêtre,
Ou pour un seul char cent essieux.
Nous avons cru voir apparaître
La neuvième sphère des cieux !

Quelquefois les sultanes lèvent
Un coin de leur voile en passant.
Nous avions l'extase que rêvent
Les élus du Dieu tout-puissant !

Mais ce crime est la perte sûre
Des amants, toujours épiés.
Laissez-moi baiser sa chaussure
Et mettre mon front sous ses pieds !

Théodore de Banville

La Russie romantique à l'époque de Gogol et Pouchkine

Karl Pavlovitch Brioullov (1799-1852)La Tempête. Le Chêne foudroyé, 1849Aquarelle - 69,1 x 51,2 cm
Moscou, Galerie Tretiakov Photo : Galerie Tretiakov/A. Charooukhov
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La Russie romantique à l'époque de Gogol et Pouchkine
Chefs-d'œuvre de la galerie Tretiakov
 du 28 septembre au 16 janvier 2011
Hôtel Scheffer-Renan, Paris

Issu du siècle des Lumières dès le règne de la Grande Catherine, qui noue avec Diderot une amitié éclairée, le génie romantique russe s’impose en France à l’époque de Custine, Dumas et Gautier, sous la plume de Pouchkine, Lermontov et Gogol.


Après les dramatiques campagnes napoléoniennes, le tsar Alexandre Ier puis son frère Nicolas Ier prônent une identité nationale féconde, qui puise ses racines bien au-delà de l’emblématique anneau d’or. Ainsi s’est immortalisée une Russie romantique aux chefs-d'œuvre intemporels.


Exceptionnellement prêtés par la célèbre galerie nationale Tretiakov de Moscou (musée national fondé en 1856 à Moscou par Pavel Tretiakov (1832-1898), industriel, connaisseur et mécène d’exception), quelque 80 peintures et dessins, sculptures et objets d’art, inédits en France, témoignent ici de cette puissance impériale retrouvée. Elle est traduite avec majesté par d’éclatants portraits signés Karl et Alexandre Brioullov, Kiprensky ou Sokolov, des paysages sourds de Vorobiev et Ivanov, de poétiques intérieurs de Tikhobrazov et Antonov, comme de brillants trompe-l’œil et bas-reliefs de Fedor Tolstoï.

Cette importante sélection d’œuvres du romantisme russe est présentée pour la première fois à Paris: du 28 septembre au 16 janvier 2011 au musée de la Vie romantique.
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jeudi 14 octobre 2010

Miroir, mon beau miroir...

Frederic Leighton (1830–1896), Gulnihal
*
« On peut répandre la lumière de deux  façons :
être la bougie, ou le miroir qui la reflète. »
Edith Wharton
*
Frederic Leighton (1830–1896), A Girl

mercredi 13 octobre 2010

L'Etoffe de l'univers, Andrée Chedid

 Je me nomme Poète

Léon François Comerre (1850-1916)
Girl with a Golden Wreath
Au-dessus du Poète
Il y a la Poésie
Cette langue des dieux
Et par-delà
L'imaginaire est Roi
J'étais le Commandeur
De ce domaine
Devenu mon Royaume

Je me rappelle
Les Mots et les Paroles
Je les traque
Et les retraque
Je les attrape
Puis je les perds
Je les rattrape
Puis les reperds
Ont-ils un sens
Ces Mots?
Paroles?
                                                                   Quelle importance
                                                                   Leur nom est Amour
                                                                   Et je me nomme Poète.
                                                                   ***

Quatrième de couverture
« Un livre n’est que le portrait du cœur, chaque page une pulsation », écrit Emily Dickinson. À cela Andrée Chedid ajoute qu’un livre est aussi la soif d’un ailleurs, une salve d’avenir. Dans L’Étoffe de l’univers, la poétesse née au Caire remonte aux origines de sa vie, explore à travers de courts poèmes le mystère du passage sur terre, la beauté et la force, mais aussi la fragilité, surtout quand l’aventure est malmenée par la vieillesse, la mort qui rôde.

En revenant à saint Augustin et Shakespeare, Rilke ou encore Dylan Thomas, Andrée Chedid éclaire sa propre écriture. Sans qu’aucune certitude ne tienne le haut du pavé, elle précise : « Ne vous méprenez pas / Je ne suis que de passage / Un être fictif sur un trajet/Sans itinéraire / Je pousse des portes / Qui s’ouvrent / Sur la vie / Et d’autres portes / Qui mènent je ne sais où ». Flammarion


Biographie
Andrée Chédid est née en 1920 au Caire de parents libanais séparés. Elle est mise en pension à l'âge de 10 ans. Elle apprend alors l'anglais ainsi que le français. Elle exprime sa tendresse en mots arabes. A 14 ans Andrée Chédid part en Europe. Elle revient ensuite au Caire pour aller dans une université américaine. Son rêve était d'être danseuse mais elle se maria à 22 ans avec un médecin. Elle aura d'ailleurs avec lui deux enfants : Michèle et Louis. Son oeuvre est un questionnement ardent sur la condition humaine, les liens qui tisse l'individu au monde. Souvent portée par une ferveur mystique, son écriture est d'une grande sensualité pour évoquer l'Orient et ses parfums mais se montre plus âpre pour dénoncer la guerre civile qui déchire le Liban. Elle est poète, romancière, auteur dramatique.

Andrée Chedid a ses racines ancestrales en Egypte et au Liban, mais elle est installée en France depuis 1946. Pour y avoir vécu et fait des études, elle connaît aussi intimement le Moyen Orient que la France et l'Occident en général. Son œuvre entière porte les marques de ce multiculturalisme. Le français est sa langue maternelle et sa langue d'écriture. Son tout premier livre cependant, était rédigé en anglais, le recueil poétique On the Trails of my Fancy (Le Caire, 1943).

Aujourd'hui elle occupe une place de choix parmi les auteurs français contemporains. Romancière, nouvelliste, dramaturge et surtout poète (" Je reviens toujours à la poésie, comme si c'était une source essentielle "), ses nombreux ouvrages en prose ou en vers lui ont valu d'importants prix littéraires, entre autres le Goncourt de la nouvelle, le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres, le prix Louise Labé, le Prix Mallarmé…pour ne citer que ceux-ci. Lire la suite ICI

29ème Foire du Livre de Brive

29ème Foire du Livre de Brive
du 5 au 7 novembre 2010

 La Foire du Livre de Brive est devenue l'un des plus prestigieux rendez-vous des passionnés de littérature. Cette manifestation est la première après le Salon du livre de Paris. Chaque année, la Foire du Livre fait la démonstration qu'elle sait allier invités prestigieux et rencontres de grande qualité. Tous les auteurs sous les feux de l'actualité de la rentrée littéraire y sont présents .
L’écrivain et diplomate Jean-Christophe RUFIN, membre de l’Académie française, a accepté, après Frédéric Beigbeder et Laure Adler, la présidence de la 29ème Foire du livre de Brive les 5, 6 et 7 novembre 2010.
Le vendredi 5 novembre, lors de l’inauguration de la Foire du livre de Brive, le Prix de la langue française sera remis par Tahar Ben Jelloun à Alain Veinstein, élu au premier tour de scrutin à Paris le mardi 12 octobre dernier.

mardi 12 octobre 2010

France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance au Grand Palais

Jean Hey, L'Annonciation  1490-1495, The Art Institute of Chicago,
Collection Mr & Mme Martin A. Ryerson © photography The Art Institute of Chicago 2010
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France 1500, entre Moyen-Age et Renaissance
Du 6 octobre 2010 au 10 janvier 2011

  L’exposition explore un moment de rencontres artistiques et d’effervescence créatrice sans précédent en France, et pourtant encore souvent méconnu. Il s’agit de la première manifestation d’envergure consacrée à la période charnière constituée par les règnes de Charles VIII (1483-1498) et de Louis XII (1498-1515), dominée par la personnalité d’Anne de Bretagne, épouse successivement de ces deux rois. Époque de reprise économique, de croissance démographique, d’ambitions territoriales avec les fameuses guerres d’Italie, et d’un développement culturel placé sous le signe de l’humanisme, ce fut surtout un temps d’épanouissement comme de contrastes sur le plan artistique. Néanmoins ces mouvements restent souvent ignorés, à tel point que la plupart des ouvrages consacrés à l’art européen de la période ne mentionnent pas ou peu la France.

  A travers plus de 200 œuvres magistrales et grâce à des études récentes, l’exposition permet donc de brosser un tableau plus juste de ce moment où la France se trouve à la croisée de nombreux chemins, tout en interrogeant les notions de tradition et de mouvement, de continuité et de rupture. Les œuvres des plus grands peintres de la période font l’objet de quelques regroupements exceptionnels, ainsi par exemple des tableaux du Maître de Moulins, alias Jean Hey, le peintre « français » le plus célèbre de cette époque, grâce à des prêts prestigieux de Chicago, Munich, Bruxelles, Autun ou Paris. De remarquables ensembles de sculptures et de vitraux venus de toute la France, des tapisseries prêtées par des collections publiques ou privées d’Europe et des Etats-Unis, de rares pièces d’orfèvrerie complètent ce panorama. L’art du livre, manuscrit ou imprimé occupe une place majeure dans la production artistique du temps ; il est représenté dans ce panorama par quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre, grâce notamment aux prêts généreux de la Bibliothèque nationale de France qui conserve un fonds d’une richesse unique pour cette période.
   Cette exposition sera présentée à l’Art Institute of Chicago, du 26 février au 29 mai 2011.

Cerfs ailés  Tapisserie, laine et soie.
Rouen musée départemental des Antiquités de la Seine-Maritime
© cg76 – Musée département des Antiquités – Rouen / Cliché Yohann Deslandes
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Narcisse à la fontaine  Tapisserie (laine et soie), Paris vers 1500 –
Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne (d’après) © Museum of Fine Arts, Boston
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La Belle Ferronnière  Léonard de Vinci, huile sur bois
Musée du Louvre, Département des peintures © RMN / Franck Raux
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La Vierge de douleur Maître du triptyque de Louis XII
 vers 1500, émail peint sur cuivre. Musée du Louvre,
Département des Objets d’Art© RMN / Jean-Gilles Berizzi
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Notre Dame de Grâce Pierre calcaire polychromée,
Languedoc, vers 1470–Toulouse, musée des Augustins Toulouse
Musée des Augustins / Photo Daniel Martin
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard