mercredi 15 octobre 2014

Moroccan spirit : 1874 - 2014

Jean-François Portaels (1818-1895), Aouïcha, Huile sur toile (estimation : 70 000 – 90 000 € / 95 000 – 120 000 $)
Moroccan spirit : 1874 - 2014
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Présentation en avant-première les 12 et 13 novembre à Casablanca
Villa des Arts. 30, boulevard Brahim Roudani, Casablanca
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Vente le 25 novembre 2014 à Paris
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Paris – Le 25 novembre 2014, Artcurial célèbrera 140 ans de création au Maroc. Cette vente exceptionnelle présentera près de 120 œuvres, offrant un panorama complet depuis la vision fantasmée de l’orientalisme du 19ème siècle en passant par l’art moderne jusqu’à la jeune génération d’artistes marocains contemporains.

  Cet évènement fera écho à l’ouverture du Musée d’Art Contemporain Mohammed VI à Rabat ainsi qu’à plusieurs autres manifestations culturelles qui auront lieu à Paris. Le Maroc sera en effet mis à l’honneur lors du second semestre 2014 au
Musée du Louvre, avec l’exposition « Le Maroc médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne », à l’Institut du Monde Arabe qui présentera « Le Maroc contemporain » ainsi qu’à l’Institut des Cultures de l’Islam avec pour thème de son 9ème festival, le « Maroc, arts d’identité ».

  Suite aux succès, en 2011, de la pré-exposition « Jacques Majorelle et ses contemporains » à Marrakech et de la vente qui suivit à Paris (record du monde atteint par Artcurial pour des œuvres de Jacques Majorelle et d’Edy Legrand), Artcurial exposera la vente « Moroccan Spirit : 1874 – 2014 » en avant-première à Casablanca, les 12 et 13 novembre 2014. Les œuvres seront présentées dans le cadre magnifique de la Villa des Arts, avant d’être dévoilées à Paris à partir du 22 novembre.

  « Artcurial est très heureux, après un an de préparation, de proposer une vente entièrement dédiée à l’extraordinaire richesse de l’art marocain. Nous croyons qu’au-delà de l’orientalisme et des ventes « Jacques Majorelle et ses contemporains », l’arrivée et la reconnaissance de l’art moderne et des artistes marocains contemporains sur la scène internationale du marché de l’art est aujourd’hui un phénomène confirmé. L’appétit des collectionneurs et des amateurs pour ces créations est réel. » explique Olivier Berman, directeur du département Orientalisme.

La vente « Moroccan Spirit : 1874 – 2014 »,
 parcourra 140 ans de création marocaine autour de trois principaux axes :

- Les orientalistes bien sûr très présents, avec notamment un exceptionnel portrait, Aouïcha, peint par Jean-François Portaels en 1874 (estimation : 70 000 – 90 000 € / 95 000 – 120 000 $), mais aussi une collection de 20 dessins et aquarelles d’Edy Legrand représentant la vie au Maroc dans les années 1950. Après sa redécouverte dans une collection privée, une très rare et sublime esquisse de Jacques Majorelle pour sa grande composition Les Allamattes de 1931 (conservé à l’Attijariwafa Bank, Casablanca) sera également mise en vente. Cette esquisse est la seule connue à ce jour ayant été réalisée sur papier clair, rendant ainsi la composition grandement lisible et lumineuse, les figures colorées se détachant magnifiquement du fond neutre. Ce sont au total cinq œuvres de Majorelle qui seront proposées le 25 novembre, aux côtés d’autres signées Henri-Emilien Rousseau, José Silbert, Isidore van Mens et José Cruz Herrera.

- A l’honneur également, l’art moderne marocain représenté par une collection privée d’une trentaine d’œuvres de Miloud Labied, Chaïbia Tallal, Jilali Gharbaoui, Ahmed Cherkaoui mais aussi Hassan El Glaoui et César avec sa magnifique accumulation de drapeaux marocains ; une collection de premier plan qui illustre parfaitement la création artistique du Maroc des années 1960 à 1980.

- Enfin, les œuvres contemporaines qui ont été « curatées » par Meryem Sebti, rédactrice en chef de Diptyk qui explique : « J’ai essayé, pour cette vente évènement, de combiner à la fois ce qui me semble le plus pertinent au regard des critères du marché, mais aussi ce qui est le plus représentatif des préoccupations de cette jeune scène qui intéresse beaucoup les institutions internationales (MACBA, MUCEM, IMA, Centre Pompidou, etc.). Je suis convaincue que ces artistes peuvent séduire la clientèle internationale d’Artcurial . Parmi ces pièces, citons notamment celle de Mounir Fatmi, l’Année zéro, fascinant bas-relief constitué de câbles d’antenne et dont surgit une hypnotisante impression kaléidoscopique. »

« Cette vente sera l’occasion pour les collectionneurs et amateurs de découvrir toute la richesse de la création marocaine au fil du temps et de créer des ponts entre la période classique et la période contemporaine. Meryem Sebti nous a apporté sa connaissance pointue de cet univers » ajoute Arnaud Oliveux, spécialiste en art contemporain d’Artcurial.

Benjamin-Constant (1845-1902). Merveilles et mirages de l'orientalisme

Jean-Joseph Benjamin-Constant, Le Flamant rose, 1876, Musée des beaux-arts de Montréal. Photo MBAM, Christine Guest

Benjamin-Constant (1845-1902). Merveilles et mirages de l'orientalisme
Du 4 octobre 2014 au 4 janvier 2015

  Dans le cadre de l'organisme de coopération franco-américaine FRAME (French Regional American Museum Exchange), le musée des Augustins de Toulouse et le musée des Beaux-Arts de Montréal s'unissent pour présenter une exposition consacrée à Benjamin-Constant et à ses influences.

 Benjamin-Constant est l'un des acteurs majeurs de l'art orientaliste de la Troisième République. Bien qu'il n'ait voyagé qu'une fois au Maroc en 1874, le souvenir de ce voyage a marqué toute sa production et son style de vie. Après une première formation à Toulouse, il fût élève de Cabanel mais ses premières influences de peintres orientalistes furent Henri Regnault, Fortuny et Clairin. L'inspiration de Delacroix fut également prépondérante pour notre artiste. Son atelier était aussi rempli d'objets hispano-mauresques…

  Benjamin-Constant manifeste une véritable prédilection pour les scènes de harem ou les odalisques. Il s'empare du mythe de la sensualité débridée de l'orient, associant des hétaïres lymphatiques à de jeunes maures farouches. Il est, par ailleurs, fasciné par les éléments d'architecture mauresque comme l'arc surbaissé. L'inspiration byzantine ou biblique dans la peinture d'histoire vient compléter sa veine orientaliste.

  Il fut également l'un des grands peintres de décors de son temps (Opéra Comique de Paris, Gare d'Orsay, Hôtel de Ville de Paris, Capitole de Toulouse) mais seul un petit nombre d'esquisses peuvent en témoigner hors contexte. Par ailleurs, sa production de portraitiste mondain et son enseignement à l'Académie Jullian où il eut de nombreux élèves américains et canadiens expliquent son succès outre-Atlantique et la richesse des œuvres de Benjamin Constant au musée des Beaux-Arts de Montréal.
Il eut également une pratique du portrait plus intimiste de ses proches, exprimant    une véritable empathie.

Jean-Joseph Benjamin-Constant, Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople le 29 mai 1453, 1876.
 © Benjamin-Constant, Photo Daniel Martin

Jean-Joseph Benjamin-Constant, Le Jour des funérailles – Scène du Maroc, 1889. Petit Palais, 
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Photo © Petit Palais / Roger Viollet

Jean-Joseph Benjamin-Constant, Le soir sur les terrasses (Maroc), 1879, Musée des beaux-arts de Montréal,
 don de Lord Strathcona et de la famille. © Benjamin-Constant. Photo MBAM, Brian Merrett

Jean-Joseph Benjamin-Constant, Favorite de l’Émir Vers 1879 Huile sur toile 142,24 x 220,98 cm
 National Gallery of Art, Washington gracieuseté de United States Naval Academy Museum

Objets dans la peinture, souvenir du Maroc, Musée Delacroix

Eugène Delacroix, Cavalier de la garde du sultan, musée des Beaux-Arts de Bordeaux. © F. Deval
Objets dans la peinture, souvenir du Maroc
Du 5 novembre 2014 au 2 février 2015

  L’exposition, en lien avec « Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne », présente, en regard de peintures et de dessins d’Eugène Delacroix, les objets rapportés par l’artiste de son voyage en Afrique du Nord en 1832.

  Légués par Delacroix au peintre Charles Cournault, ces objets ont ensuite été donnés au musée Delacroix en 1952 par ses héritiers. L’exposition permet ainsi, en mettant en valeur cette part insigne de la collection permanente du musée, d’étudier l'aspect réaliste et fantasmagorique de l’oeuvre orientaliste de Delacroix. En effet, si le voyage au Maroc fut, pour ce jeune homme ébloui, l’occasion de concevoir des centaines de croquis et d’aquarelles « sur le vif », il revint tout au long de sa carrière,  jusqu’à sa mort en 1863, à ces sujets orientaux. Au souvenir du Maroc, se mêlait une vision imaginaire et sensible nourrie par la littérature et la musique de son temps.


  Grâce à des prêts prestigieux des musées français, grâce à l’engagement des héritiers de Charles Cournault, cette exposition offre de retrouver, au sein de l’atelier du grand artiste, les objets qu’il y avait rassemblés et d’interroger son rapport à ces objets, souvenirs du Maroc, mais aussi signes de son attachement à un imaginaire oriental. Elle pose ainsi un regard neuf sur l’oeuvre orientaliste de Delacroix, dans le lieu même de sa création.
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard